Politique

Valls : dernière danse

gifle

Il aura fallu cette gifle d’un jeune de 18 ans pour révéler définitivement le vrai visage d’Emmanuel Valls.  Un soufflet qui aura la vertu de faire tomber le masque de celui qui se voit comme le réformateur qu’il n’est pas.

Pour réformer il faut être moderne, prêt à se défaire des attributs institutionnels, de leur pesanteur, de leur caractère étouffant, asphyxiant, pour les autres, mais si protecteur pour ceux qui en abusent sans retenue. Ils cachent leurs limites derrière le paravent des vertus fantasmées du masque institutionnel.

Cette gifle n’est rien à côté de celle qui l’attend. La vraie, la définitive : celle des élections.

Une violence ? Une plaisanterie à côté de la violence quotidienne du comportement indécent, déplacé et vulgaire du politique français. Cette violence sans coup physique distillée chaque jour par leur abus et leur détournement d’une ressource collective au seul service de leurs névroses galopantes : celles de la revanche, de l’arrivisme, de l’image, du statut tant convoité.

La violence de la gifle ? Non. La violence du garde du corps qui s’abat sur un jeune de 18 ans. La violence de la lâcheté d’un homme de pouvoir sans autorité, sans envergure, sans posture qui ne peut même pas affronter directement un geste d’adolescent.

Quelle misère. Un ordinaire qui à force de se révéler en devient d’une vulgarité confondante.

Le pire allait suivre. Interviewé à la radio, monsieur Valls s’est posé en « symbole de la République ». Dernier acte d’une hécatombe politique : celle de la prétention, de l’arrogance ordinaire du petit bourgeois, de tout bord, qui utilise un prestige institutionnel de naphtaline pour s’en draper avec une excitation à peine voilée. Il ne manque plus que cette affirmation toute franco-française : « Savez-vous qui je suis ? ». C’est le crépuscule des mirages.

valls gifle

C’est un peu comme le narcissisme du blaireau, qui pense qu’il suffit de s’acheter un costume de marque, pour avoir l’allure du mannequin.

Monsieur Valls illustre à lui seul toute la perversité narcissique du monde politique. Celle qui veut qu’on le respecte pour ce qu’il n’est pas, et qui s’en prend à celui qui ne le respecte pas en utilisant les outils d’un pouvoir qu’il ne représente pas.

Quel dommage que les media et les politiques ne s’émeuvent pas avec autant de fausse vertu contre la vraie violence : celle qu’ils provoquent, celle qui se tourne contre les autres. La vraie. Celle contre les enfants, contre les femmes. La violence politique, la violence contre les plus faibles. Juste la violence du pouvoir, ordinaire et quotidien.

Pourquoi d’ailleurs ? Peut-être juste parce que ce sont eux qui sont habitués à donner les coups, et n’apprécient pas d’en recevoir, ne serait-ce qu’une gifle symbolique, que, si nous sommes honnêtes, nous aimerions avoir le courage de donner régulièrement, à chaque intervention des pires joueurs du spectacle politique.

Je suis farouchement opposé à toute violence, qu’elle soit physique ou psychologique. Mais je le suis encore plus à la piètre vulgarité dans laquelle se débattent ces politiques français.

Alors oui, monsieur Valls est un symbole. Mais pas celui d’une Institution vertueuse et prestigieuse. Juste celui d’un comportement ordinaire d’un univers politique sans envergure, sans honneur et dont le plus gros handicap est sa propre incapacité à faire preuve de courage : celui de faire face à la réalité. D’abord la leur, mais aussi celle des autres. 

Le Guetteur


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23 janvier 2017

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