À lire & à voir, Documentaires

Le film « Demain » : plaidoyer pour une modernité

Comme l’aborde le fil conducteur de ce blog, le modèle institutionnel, français notamment, est construit sur un rapport de domination /soumission entre cette même institution et l’individu, dont la notion même reste la plupart du temps une inconnue. Un schéma de mise sous tutelle institutionnelle, une dépendance envers l’institution contrôlante, qui, à l’excès devient abusive (cf. l’article « France : terre d’abus »).

demain le guetteur

J’ai regardé récemment l’excellent film/documentaire de Mélanie LAURENT et de Cyril DION, « Demain ». Quelle respiration, quelle espérance ! Un passage de l’archaïsme du modèle de prédation (moi ou l’autre) vers une modernité relationnelle dans la préservation (moi et l’autre).

Un remède au pessimisme, plus efficace qu’un anxiolytique, et sans effet indésirable. Surtout, une proposition réaliste : de la relation d’équilibre entre l’individu et son environnement. Un individu au centre de la préoccupation, de la réflexion «tournée vers », sans être le cœur de sa propre réflexion « centrée sur ». « Demain » encourage une vision ouverte d’un individu autonome dans sa posture vis-à- vis de l’Institution.

« Demain » inscrit l’individu dans une modernité relationnelle, en équilibre et en préservation, loin des archaïsmes du schéma institutionnel, en déséquilibre et en prédation.

On pourrait clamer : « Demain, l’homo faber est mort ! ». Celui qui a développé son outil pour domestiquer, pour capturer, pour dominer et soumettre son environnement, dont tout autre humain que lui-même fait partie, a rendu l’âme. Quelle bonne nouvelle. Humanité, pour le prochain stade d’évolution, embarquement immédiat !

Mais pourquoi n’est-ce pas le modèle de référence ? Parce que la transition fait coexister deux modèles, ou plusieurs, et laisse s’éteindre le ou les précédents pour occuper un espace grandissant, qui, avec l’énergie des « agissants », étend son influence pour devenir petit à petit « le » nouveau modèle. Mais aussi parce que le modèle archaïque, construit par définition dans un schéma de contrôle, résiste pour ne rien lâcher de son pouvoir acquis sur l’usure et la destruction.

L’institution ne peut être le moteur du changement, notamment vers cette modernité. Car cela reviendrait pour elle à abandonner son pouvoir, sa relation abusive : son carburant.

Le changement serait-il initié et porté par l’initiative individuelle ? Assurément. En tant que personne ou entreprise. L’image vient d’en haut, l’action d’en bas. Réducteur certes, mais cohérent avec les fondamentaux institutionnels.

Qui mieux que l’individu peut vouloir son propre bien ? Les mots viennent d’en haut, l’autonomie vient d’en bas.

demain le guetteur

La conscience et l’initiative individuelles sont les sursauts, les leviers, l’espérance et le projet d’un développement plus équilibré entre ressource et individu.

Comme l’évoque « Demain », c’est cet individu, vous et moi, qui a la capacité d’influencer l’ancien système, en choisissant déjà sa consommation, pour en solliciter ce qu’il en attend, et surtout pour créer ce qu’il souhaite du monde : « Qu’investissez-vous pour obtenir ce que vous attendez ? ». Il s’agit de créer de la parole, de l’acte, de la relation, de l’organisation, de l’initiative, de la valeur.

La France institutionnelle est obsolète et archaïque, entretenue dans ce schéma par un système éducatif lui-même étriqué, construit sur la seule valorisation du savoir et de l’obéissance, voire de la soumission au système. Un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Un élève ça obéit ou ça décroche. Le modèle institutionnel se construit dès le plus jeune âge, comme une fabrique à  cerveaux dépourvus d’autonomie de pensée, d’opinion, d’action. Des jeunes pousses filtrées par l’élitisme d’un système qui fabrique les gardiens, ou plutôt les serviteurs de l’Etat. Une dénomination qui en dit long…

Comment un système qui se régénère dans la répétition encouragerait-il sa propre modernité ? Pourtant le monde bouge, et en France aussi bien entendu. C’est le monde de la diffusion de la micro-initiative et de l’autonomie, comme vecteurs de transformation.

demain le guetteur

Devenez les acteurs de votre propre autonomie, et sortez du fantasme de l’institution « papa-maman » nourricière qui veut votre bien. Arrêtez de regarder le bonbon qu’on vous propose, et questionnez l’intention de celui qui vous le propose.

Autorisez-vous cette analyse critique et sortez de ce mirage institutionnel : le diplôme d’un psy ou d’un médecin n’est pas suffisant pour dire la bienveillance de sa relation, le certificat d’un tableau ne vaut rien si celui qui le rédige est un falsificateur, la certification d’un coach ne dit rien de sa posture et de sa légitimité.

Questionnez, observez, analysez, évaluez pour construire votre propre opinion. Votre autonomie est votre salut. Votre dépendance votre perte.

« Demain » est une invitation à investir cet espace d’autonomie individuelle pour créer un collectif autrement. C’est une lumière dans un univers d’incertitude. Ne la quittez pas des yeux, et approchez-vous en confiance.

Choisissez avant tout, pour vous et avec l’autre, pour construire en préservant, en respectant, en grandissant.

N’oubliez pas de regarder dans la bonne direction, celle de « Demain ».

Le Guetteur

6 mars 2018

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *