Politique

MACRON : reconnaître le positif, et en même temps…

Sans aucun sens partisan, n’ayant pas voté pour monsieur MACRON au premier tour,  il me semble important aussi d’observer les éléments positifs qui se présentent dans l’approche du gouvernement.

Pour les lecteurs du blog, vous remarquerez que mes observations se construisent sur les modes de fonctionnement et les postures individuels,  plus que sur un soutien de parti absolu et aveugle.

J’entends aujourd’hui des intentions d’action. Celles de faire évoluer des sujets de blocage, des sujets qui traînent depuis parfois des décennies : évoqués sans être traités. Parmi ces sujets : le RSI, le statut privilégié des cheminots, le soutien aux élèves de CP d’éducation prioritaire, l’environnement contractuel du travail…

Je ne présage d’aucun résultat en particulier, mais reconnaît juste l’intention et l’action. Car c’est en effet ce sens de l’action qui est un des manques du monde politique, et parfois de l’entreprise. Parler, discuter, évoquer, envisager…mais ne pas décider. Attention, SARKOZY aussi avait eu de nombreuses intentions de modernisation, mais beaucoup moins de réalisations.

Certes, je ne suis toujours pas en phase quand certains évoquent la modernité de communication d’Emmanuel MACRON, comme c’était le cas de Stéphane FOUKS, vice-président d’HAVAS, cet été. Ce qui m’avait alerté sur le manque de modernité même des communicants politiques : une même ignorance du quotidien, du réel ? A moins que ce ne fut qu’un soutien d’opportunité pour préserver quelques parts de marché…

Ainsi, il y a Emmanuel MACRON qui se met  en scène, qui survalorise le savoir et la réussite, matérielle, de statut. Il y a Emmanuel MACRON des grandes envolées lyriques, théâtrales, des discours au langage soutenu voire inabordable pour un certain nombre, celui de l’élitisme. Globalement, les vieux codes institutionnels franco-français : très ENA. Il y a aussi ce qui ressemble à une certaine admiration de la « US way of communication », comme SARKOZY une fois encore. Pourquoi ? Parce que les Etats-Unis sont puissants. Et faire comme les grands, c’est un peu être grand soi-même.

Et en même temps il y a Emmanuel MACRON qui propose de dépoussiérer, d’activer, de rationnaliser, de simplifier, et d’agir, avec Edouard Philippe qui bosse, qui investit, qui ne s’encombre pas du politique politicien. Au fait, Daft Punk le 14 juillet : ça dépoussière, avec un écho des fanfares, et les généraux qui tapent dans les mains… Pas mal.

Bien sûr, il y a des conneries : FERRAND, ses arrangements et sa prétention, le préfet BOUILLON, ses boues rouges et ses permis de construire illégaux.

Et en même temps, il y a une tentative de changement des habitudes des barons de l’institution. Il y a tant de boulot sur les frais de bouche, les voitures, chauffeurs, trains de vie dans les hôtels de département, de région, certaines mairies, les porte-parapluies, les porte-serviettes, les ouvreurs de portes, ceux qui les ferment…

Bref. Oui, j’ai envie de laisser une chance à quelque chose qui pourrait apporter du positif, du constructif pour le collectif, pour le marché. Juste envie de vouloir que cela fonctionne, comme nous, nous nous évertuons à faire fonctionner nos univers, nos quotidiens, face aux lourdeurs et archaïsmes, de l’institution franco-française.

Il existe un espace de réussite collective plus important, plus réactif, plus efficace. Au gouvernement de déclencher les actions qui nous permettront, pour le plus grand nombre, de bénéficier d’un cadre d’expression à la hauteur de nos talents et potentiels.

Pour cela, peut-être faudrait-il penser à la cohérence entre le changement qui se veut moderne, et les postures, les codes individuels imprégnés des archaïsmes institutionnels.

Effort auquel pourraient aussi davantage participer certains media, qui, notamment au sujet d’IRMA, règlent leur comptes récents avec la place nombriliste perdue dans la communication présidentielle et gouvernementale. Ils s’évertuent à se faire le relai des colères des victimes, qui, en état de choc réel, éprouvent naturellement un sentiment d’abandon et ont besoin de se sentir sécurisés. Il me semble que la réaction, selon les conditions météorologiques hors du commun et l’éloignement de la métropole, a été effective.

Une remarque plus globale que l’on peut se faire serait : l’institution sait-elle gérer l’exceptionnel et l’inattendu, réagir en urgence ? Ça n’a jamais été son fort, ou celui de ceux qui la dirige.

Oui, il faut dépoussiérer les comportements, le paysage collectif encombré de certains ego politiques et médiatiques surdimensionnés, pour alléger, pour débloquer, pour faire avancer.

Et en même temps, on ne change pas une histoire en quelques lignes sur une nouvelle page. Le temps est aussi un allié. Laissons au moins ce temps d’observer les résultats de ces si bonnes intentions.

Le Guetteur

18 septembre 2017

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