Politique

François n’est pas le Pape

François Hollande se voit pour ce qu’il n’est pas. Il voudrait laisser dans l’histoire ce qu’il n’a pas réalisé. Il est comme ces candidats dans la vie professionnelle qui arrive à un entretien et disent : «  je suis un bon communicant, je suis un bon manager, j’ai un esprit d’équipe ». Un étalage de qualités qu’ils sont parfois les seuls à considérer.

Contrôler pour éviter le message contradictoire ? Contrôler surtout pour éviter la confrontation à une réalité bien différente, et nourrir un besoin d’images quasi-obsessionnel.

Cela fait dix ans que nous nous enfonçons à cause des névroses narcissiques, à ce point rarement atteintes, de deux Chefs d’Etats dont la posture n’est ni celle de chef, ni celle d’Etat.

Des responsables de partis, qu’ils utilisent comme des marches-pieds pour nourrir l’unique profondeur de leur posture : leurs frustrations nombreuses et variées.

Les Français se modernisent en devenant plus autonomes par rapport aux archaïsmes du contrôle institutionnel. L’écart se creuse chaque jour entre la modernité et le réalisme civils, et l’incapacité mentale des politiques à s’inscrire dans une fluidité structurelle, dans un allègement moderne et adapté à la société en mouvement, à une réalité autant interne qu’externe.

Ni Hollande ni Sarkozy n’ont eu le courage de renouveler cette structure institutionnelle : le millefeuille français nourrit toujours les partis et leurs élus sans en revoir la recette.

Ils ne sont pas Chefs d’Etat : ils sont tout au mieux des chefs de bande, garants d’un système autocentré, narcissique et pervers.

Système narcissique car il nourrit les ego de ceux qui le captent, et pervers car c’est au prix d’une « succion » des ressources collectives, dont la société civile doit assurer le renouvellement. Ils sont comme un père de famille qui priverait son épouse et ses enfants de ressources financières pour pouvoir s’acheter moult accessoires valorisants, propres à séduire un public ou une cible externe à la maison : appauvrir l’invisible pour valoriser le visible.

L’image à tout prix, au détriment d’une réalité civile plus positive, cachée et pourtant de tant de valeurs.

Alors non, François n’est pas le Pape. Lui, il s’est engagé dans une mission de modernisation face à la curie romaine, emblème d’une institution pervertie par les ego et les compromissions de ceux qui la détournent.

François n’a pas le courage du Pape, il n’a pas sa posture, il n’a pas son envergure, il n’a pas sa vision. Il n’a tout simplement pas de vision.

Y aura-t-il un « Pape » pour sauver la France d’une gangrène politique perverse et narcissique ? Ils veulent tout changer, sans se changer eux-mêmes.

N’est-ce pas là le premier des courages ?

Le Guetteur


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3 novembre 2016

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