Politique, Société

Le politique français ne se réforme pas

J’aurais pu nommer ce poste « De quelle nationalité est monsieur Macron » ? A l’entendre parler de la relation du Français à la réforme, l’idée qui m’est venue est que soit il n’était pas Français, soit il se considérait comme un exemple individuel de réforme. En tout cas, un être exceptionnel, et à part du grand nombre… assurément.

Et pourtant…

Il y a d’abord la condescendance, l’arrogance et le mépris de celui qui ne veut être associé avec ce qu’il considère comme ordinaire : nous. L’hyper-narcissique qui ne convole qu’avec les riches, les milliardaires, les puissants… pour y être associé à son tour. C’est tellement excitant la puissance, surtout celle des autres, quand on n’a pas confiance en la sienne.

politique réforme macron

Il y a ensuite une forme de cohérence. Au-delà des discours préparés, construits, contrôlés, millimétrés, ce sont les instants, les oublis de spontanéité qui sont intéressants. Ces propos simplistes qui appellent chaque Français à devenir milliardaire, ou évoquer les jeunes dont les parents n’ont pas réussi, et encore ce Français qui n’aime pas la réforme.

Mais au-delà de « l’homo politicus nombrilis », il y a les autres. Faut-il être en capacité de se détacher de ses propres besoins de valorisation, de fantasme de pouvoir, de toute-puissance, de compensations diverses et variées, pour voir que chaque jour des Français se réforment. Oui, vraiment. Et sans attendre que les archaïsmes institutionnels donnent un sens collectif au changement.

Il y a ce qui est visible, l’immobilisme et le super ego-narcissisme d’un grand nombre de politiques, pas tous, locaux, départementaux, régionaux et nationaux. Et il y a la vie, la vraie. Celle qui produit, qui construit, qui avance : nous.

Qui s’accroche aux attributs du pouvoir ? A ces décors de carton-pâte, même dorés ? Aux statuts associés aux fonctions ? A l’image, à la représentation, à la mise en scène du pouvoir, et surtout de soi-même ? Qui est empêtré dans cette culture de naphtaline : du contrôle, de la manipulation, du règlement, de la domination par l’autorité de ce fameux et si cher statut ?

Le politique et le dirigeant politique.

Des Français s’investissent chaque jour dans le changement individuel, dans l’autorisation qu’ils se donnent pour sortir d’un schéma collectif et institutionnel archaïque transmis et reproduit par le monde politique, et éducatif, en grande partie. Ces Français développent leur autonomie pour construire, pour exprimer leurs talents et potentiels, sans en juger la valeur par l’argent, mais par le simple fait de contribuer, et d’en être satisfaits.

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Les Français et la réforme ? Ils n’attendent simplement plus qu’elle soit initiée et mise en œuvre par le monde politique. Celui-ci est accroché au magot institutionnel comme une moule à son rocher, pendant que nous, nous avançons et comprenons de plus en plus que l’Institution comme porteuse de solutions à nos attentes est un mirage organisé.

Comme le disait Saint-Augustin, sans aucun prosélytisme de ma part : « Avance sur ta route car elle n’existe que par ta marche ». La nôtre, la seule.

Le courage est avant tout individuel, et il n’attend pas que les messages publicitaires politiques tiennent leurs promesses de dupes.

Observez et écoutez. L’espérance est ici, en proximité, en vous, en l’autre, en chacun dans son potentiel.

Faut-il encore exprimer un minimum d’intérêt pour autre chose que soi.

Le Guetteur

29 août 2017

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