Politique

Politiques français : (en)jeux de dupes

enjeux de dupes

Il y a la fonction. Il y a l’enjeu de la fonction. Et il y a ceux qui occupent la fonction pour son statut, son image et ses bénéfices.

Être à la hauteur de l’enjeu relève de la posture. Une posture de vision, de stratégie, de décision, d’action, de courage, d’intelligence, de relation et de situation. Entre autres…

Si la fonction n’est qu’un statut, un paravent, elle est alors une illusion construite pour compenser la faiblesse, voire l’absence de posture.

Ce qui serait alors une limite, pourtant inenvisageable, pour ceux éduqués dans l’illusion d’un pouvoir par le statut : outil de position, sociale, mais pas de posture.

Leur « plafond de verre » est alors artificiellement dépassé grâce aux arrangements d’un système conçu pour détourner la ressource collective, au profit d’égos malmenés et obsédés par leur besoin de survalorisation. C’est leurs puits sans fond qui nous plonge dans une situation structurelle et collective dramatique.

Être à la hauteur,  c’est aussi dépasser une demande personnelle, sans y renoncer totalement bien entendu, pour occuper un espace de responsabilité vis-à-vis de son environnement.

Ce n’est pas « moi ou les autres ». C’est « l’un et l’autre », c’est être en phase et investis dans l’enjeu réel de la situation.

Le déficit de posture participe à précipiter l’organisation collective dans le blocage et l’effondrement.

Cet effondrement est le fruit d’une culture du contrôle par la division, et permet d’alimenter un pouvoir par le statut plutôt qu’une légitimité par l’utilité, par l’anticipation et par la décision.

La lourdeur de la réglementation en est le bras armé, pour assurer l’asservissement collectif au contrôle d’une organisation figée. La peur de ceux qui la dirigent est de perdre. Perdre les élections, les avantages, les acquis.

enjeux de dupes

Que dire de leurs interrogations obsessionnelles sur « qui gagne quoi », parfois soutenues ou juste relayées de manière si répétitive et anecdotique par certains médias. Gagner sur la droite, gagner sur la gauche, gagner sur les extrêmes, gagner une région, un département… et bien entendu, la maîtrise des budgets, des postes et des statuts qui les accompagnent.

De l’ordinaire illustré par un quotidien médiatique : « il a dit, elle a pas dit, il s’est montré, elle n’est pas venue, il a pas fait, elle a fait… » Misère, misère ! Comme disait Coluche. Du détail adolescent plus qu’une vision globale et mature : les enjeux.

Notre classe politique est l’un des blocages les plus lourds à la modernisation collective et à l’expression des talents individuels de notre pays. Ces politiques sont l’un des pires boulets de la réforme. Leur complainte permanente sur l’impossibilité à réformer le pays n’est que l’écho de leur propre lâcheté à ne pas se réformer eux-mêmes.

Pour réformer, il faut commencer par se réformer soi-même. Et pour se réformer soi-même, il faut savoir renoncer pour avancer.

Ces politiques sont les premiers représentants de la culture figée de l’acquis, qu’il est inenvisageable de questionner : par peur, par manque de courage.

Face à ces jeux de dupes, il y a aussi ceux qui comprennent et saisissent l’importance des enjeux. Ceux du monde réel qui produisent, qui agissent, qui avancent, qui s’adaptent, qui sont utiles. Jusqu’à quand ces deux mondes vont-ils encore cohabiter ?

Jusqu’à quand devront-nous continuer d’être des spectateurs passifs du gâchis de nos ressources, des talents collectifs vampirisés par les sangsues d’un système pervers et abusif. Pervers par destruction de la ressource, abusif par la surexploitation d’une image de pouvoir sans réel fondement.

Face à cette déchéance de pouvoir, il y a ceux qui partent. Il y a ceux qui vont partir. Il y a ceux qui voudraient partir, sans heurts ni violences, pendant que ceux qui s’évertuent à bloquer, à empêcher, restent seuls et chroniquement insatisfaits face à leurs peurs et leurs incapacités.

Le Guetteur


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22 juin 2016

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