Politique

Sarkozy : candidat néo-archaïque

Une droite peu visible donne l’occasion d’un commentaire, qui rééquilibre aussi ceux que j’ai écrits envers la gauche.

Certes, l’attitude de cette droite tristement traditionnelle, dans ses habitudes tout aussi égocentriques que la gauche, s’est illustrée après le massacre humain de Nice. Estrosi n’ayant pu retenir très longtemps ses ardeurs vulgairement politiciennes pour déclencher une polémique contre la gauche, au travers des images de surveillance supposées supprimées. Même si c’est une réalité, la gauche étant aussi performante en termes de mauvaise foi institutionnelle que la droite, une forme de décence, juste humaine, aurait voulu de mettre leurs névroses obsessionnelles en veilleuse, le temps du silence, celui des enfants, des femmes et des hommes morts ce 14 juillet.

Le business LR de la côte d’Azur vaut bien celui des Hauts-de-Seine…

Alors nous voici face à un évènement, que personne n’imaginait, non, au grand jamais : la candidature du patron des Hauts-de-Seine, enfin, du parti LR. Quand même, c’est un terrain de jeu un peu plus vaste.

Au-delà de l’évidente carence de résultats en matière de modernisation de la structure institutionnelle, qu’il partage avec son Yang de Hollande, que pourrait-il bien réaliser en 2017 qu’il n’aurait eu l’occasion de faire ? Plus de sécurité ? Probablement. Il faut quand même lui reconnaître d’avoir un ministre de l’Intérieur plutôt de bon niveau.

Peut-être faudrait-il alors qu’il soit à nouveau ministre de l’intérieur ?

Car en matière de vision globale, et d’influence positive et de long terme sur la lourdeur politico administrative, ben…

Il devait alléger le « millefeuille français »…et…rien. En bon VRP d’un clan politique, il n’allait pas supprimer une « poule aux œufs d’or » que se refilent droite et gauche au grès des élections : régions, départements, syndicats de communes, assemblée nationale, sénat…La liste est longue.

Qu’est-ce qui serait un acte de modernité alors ? Renoncer à la culture du statut si franco-française, par exemple. Cette bonne vieille culture de compensation des frustrations nombreuses et variées des candidats au pouvoir. Le statut et ses attributs… L’a-t-il fait ? Ben non. Il a croqué les avantages accordés à un ancien président de la République : locaux, personnel, voiture… Comme les autres.

Refuser eût été symbolique, mais au moins un signe. Son agence de com’ a dû oublier de le lui conseiller. Hollande les refusera peut-être….comme ses voyages en train… Ouah ! Grosse, grosse intention… Une intention de début de mandat d’une influence sans précédent…

Comme les députés qui ont refusé une baisse de cinq millions d’euros du budget de l’Assemblée, comme ces mêmes députés qui augmentent leur patrimoine personnel au travers de l’achat des locaux de leur permanence, financés par leurs indemnités… Ou les sénateurs qui refusent de revoir leur système de retraite, ou demandent un délai pour appliquer le non cumul des mandats…

Voilà, Sarkozy est une illustration de ces nombreux « néo-archaïques », transformés à coup de com’ en chantres de la modernité. Les « sans-culottes » se sont mués en « sans couilles » : celles qu’ils n’ont pas pour renoncer à leurs nombreux artifices de statuts, paravents d’un vide de confiance, d’un vide de courage, d’un vide de tout, sauf d’opportunisme.

Le Guetteur


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31 août 2016

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