Réflexions

Intégrisme religieux ou laïque : une infamie

Difficile de trouver des mots, les plus justes possible.

Ces mots, imparfaits, le sont d’autant plus aujourd’hui.

C’est bien cette imperfection qui fait aussi la réalité de l’humain. Cet humain est-il l’humanité ? Probablement, si cette humanité suppose le respect de la vie, de son caractère sacré. Mais il me semble que cet humain abandonne cette appartenance à l’humanité quand ses actes nient ce droit et/ou l’envie de vivre, et l’intégrité morale et physique de l’autre.

Il quitte l’humanité quand l’indifférence et l’absence de culpabilité s’associent à l’abandon de conscience de la réalité de cet autre.

Soumettre par négation de sa propre humanité : l’archaïsme moderne. Celui d’une inquisition passée, celui d’une religion actuelle : celle de la domination, de la soumission. Détruire ce qui est humain en soi, en l’autre, et le détruire s’il ne se soumet pas.

On se pose la question d’une légitime déchéance de nationalité ? Cette destruction mentale et physique relève selon moi une déchéance d’humanité, de fait, à défaut d’être de droit, bien entendu.

Comment vivre ensemble dans un espace géographique commun, mais dans des référents de développement et temporels différents ?
Notre propre développement peut-il se poser en référent universel de l’humanité ? Tant qu’il s’inscrit dans ce respect de l’humain, probablement.
Un référent doit-il être irréprochable pour se poser en référent ? Probablement pas. Sinon nous n’en aurions aucun.

L’imperfection n’empêche pas l’évolution : une forme du conscience du meilleur déjà acceptable.

Des espèces humaines

Je trouve en fait qu’il n’y a pas une espèce humaine, unique, différenciée de l’espèce animale. Je ne la vois pas en tout cas. Ce serait une simplification trop rapide, trop arrangeante pour sauvegarder un statut de supériorité dans le vivant. Un raccourci d’autant plus gênant si une partie de cette espèce détruit et éclabousse une humanité de sa régression relationnelle et mentale.

Je n’y vois que des corps inanimés pour certains, inhabités : des « anhumains », mi-homme, mi- bête. Des carcasses vidées de toute conscience de l’autre, et certainement d’eux-mêmes. L’absence de conscience : une autre formulation de l’intégrisme.

L’intégrisme ordinaire

L’intégriste abuse : de la règle, de la peur, du pouvoir construit sur une autorité arbitraire, son statut. Qu’il soit laïc ou religieux, il abuse psychologiquement, physiquement, sexuellement. Là-bas, ailleurs, mais ici, aussi, au quotidien, sans autre religion que la destruction.
En assemblée, comme en région parisienne où certains se questionnent sur l’opportunité de battre sa femme. Ou seul, à l’abri d’une serrure trois points, dans son monde clos, contrôlé, sadique, sur la femme, sur l’enfant, ou sur l’homme ou, en univers clos, dans des actes de torture quand le sadisme alimente la jouissance du bourreau.

Et la peur. La peur d’agir, de dire face au pouvoir de la terreur, d’une autre peur. Notre société se dilue dans un bon ton, mielleux, doucereux, qui communique une émotion sur tout, jusqu’au superflu, et en fait oublier la réalité sur l’essentiel.

Notre culture du savoir engendre des cerveaux, peureux : ne pas dire, ne pas faire, ne pas brusquer, ne pas braquer, ne pas stigmatiser, ne pas révéler. Ne pas faire face surtout. Préserver en fait. Mais préserver qui ? Celui qui est abusé, ou celui qui abuse ? Une culture de la protection du bourreau, au final.

Choisir

Dire, c’est aussi définir les limites de l’acceptable, les limites de la liberté d’expression. Tout permettre ? Par peur de blesser, de briser l’image narcissique de celui qui permet, qui est gentil, qui est bon, selon lui et pour sa propre gratitude. Le prix de la bonne conscience ? Le chaos, la souffrance.
Quelle limite alors ? Déjà la frontière entre le discours qui respecte la vie, et celui qui lui porte atteinte. Arbitraire ? Peut-être. Mais je préfère l’arbitraire de la vie, du respect imparfait de l’imperfection, que celui de la dégénérescence, de la négation, de la mort.

On ne combat pas le diable avec de l’eau bénite, sans aucun caractère blasphématoire de ma part. On le combat avec une foi affirmée, exprimée de cette vie, à notre niveau individuel, au milieu des compromissions, des permissions des états, de la valeur du commerce.
Une autre indifférence, institutionnelle. Une dépendance, une peur : de dire, de fixer des limites, de structurer. Une peur, une indifférence. Encore. Un fantasme : celui d’un monde ouvert, libre. Sans réciprocité, la liberté est une porte ouverte sur l’abus.

Des actes de confiance individuelle essentiels, porteurs de messages responsables auprès de ces Pouvoirs inertes, figés dans l’image, dans l’ego, dans leurs propres archaïsmes d’une société disparue, en mouvement.

C’est à nous de générer cette responsabilité collective, face à leur absence, leur démission du schéma collectif. C’est à nous de construire, d’exprimer nos attentes, nos valeurs, au risque d’une privation de liberté d’expression, voire d’agir de certains.

Cette vie, notre vie, mérite bien quelques privations de liberté, chez nous y compris. Entre notre liberté, et celle des bourreaux, mon choix est fait.

Je préfère faire moins, dans un cadre structuré et réaliste, que fantasmer sur un tout, dans un chaos que la liberté de détruire ne ferait qu’alimenter.


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En mémoire des vies. Pour que l’espérance dépasse le doute, pour que notre Lumière soit plus forte que l’obscurité.

 

Le Guetteur


Ce qu’en pensent les autres :

1 – Un article d’Agoravox (04/11/2015)

intégrisme mormon

2 – Un article de Marie Claire (18/09/2015)

intégrisme misogyne

3 – Un article de L’Express (20/10/2015)

 intégrisme harcèlement de rue

4 – Un article des Echos (05/06/2015)

intégrisme code du travail

5 – Un article de L’Express (20/02/2014)

intégrisme pervers narcissique

6 – Un article du Nouvel Obs (15/03/2012)

intégrisme manipulation

7 – Un article de Psychologies 

intégrisme management


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7 décembre 2015

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