Politique

Fillon : la famille avant tout

Ça se passait plutôt bien pour Fillon… Jusqu’au couac du palmipède. Pas sympa le canard quand même. Je suppose que la liste des députés qui ont un sens de la famille développé va être passée au crible… Peut-être aurait-il pu aussi le publier plutôt, et nous éviter le spectacle d’une future élection présidentielle de caniveau. On peut supposer que des révélations sur Macron arriveront à point nommé.

Mais revenons à Fillon. Il est vrai qu’il y a une certaine cohérence entre ses pratiques de député, et les valeurs qu’il défend : la famille est au cœur de son système. Jusque-là, c’est sain.
Mais là… non. Vraiment… non.

J’ai 47 ans, donc pas vraiment génération Y, j’occupe une profession de conseil, ai la chance de faire partie d’une famille et d’un univers socialement et culturellement favorisés, j’habite le 16e à Paris, et j’ai voté Fillon aux primaires. Je suis avant tout attaché à une morale publique. Un côté protestant contrarié… ? Peut-être. Et ? J’ai juste une forme de nausée. Pas une forme d’ailleurs. Juste une vraie nausée.

Je tombe de haut ? Bien sûr que non. Ce blog est l’illustration du caractère indécent que j’associe à l’Institution politique.

Non. Je suis atterré plutôt face aux réactions de l’intéressé et de son gang : « C’était légal, donc circulez !» On passe à autre chose. Bien entendu, seuls eux décident de ce qui doit choquer. Et monsieur Baroin de répondre ce soir à Laurent Delahousse qui lui demandait s’il comprenait que les Français étaient choqués : « c’était légal. Il y une haute autorité de la transparence…. ». Bla, bla, bla politico-institutionnel. Et ? Les Français ? Rien.

Une belle illustration de ce mépris politique pour l’électeur, de cette arrogance ordinaire du narcissique convaincu de son bon droit, supérieur à toute autre considération.

Les arrangements permanents des pillards de l’Institution, légalisés par…eux-mêmes.

Et les enfants de Fillon ? Des experts du droit, assurément. Une expertise certainement introuvable dans l’univers du Sénat… Un système stoppé avant de devoir le rendre public. Ça pue. C’est nauséabond.

L’assemblée et le sénat sont des centres de traitement des déchets politiques dont les fumées toxiques nous étouffent jusqu’à l’asphyxie. La nôtre.

On ne change pas la politique sans se défaire des instruments d’un système vicié, ou des pratiques du système. Il ne suffit pas de décider ce qui est important pour se faire une virginité, surtout quand on traîne avec soi les oubliés du sarkozysme. Le système, l’appareil, les arrangements encore et encore. Pour la modernité, on repassera.

Leur nombrilisme vulgairement arrogant les amène à décider de ce qui sera autorisé par eux. Mais se posent-ils la question de ce qui est accepté par nous ? Non. Car la décence est bien là. C’est elle qui met l’acte en lien avec l’acceptation du peuple, au-delà d’une légalité arrangée.

Une question de pouvoir, de contrôle primaire et archaïque d’une société perverse et abusive. Si la légalité est indécente, quels sont nos repères pour se projeter de manière structurée, responsable et durable ?

Si une bonne partie des élus de tout bord ne sont rien de mieux que des pervers  qui se cachent derrière la morale d’une institution, pour s’en approprier l’objet, et exercer leur perversité à couvert auprès de victimes dépendantes ou soumises à l’autorité de cette institution, quelle sera la prochaine étape de déchéance de notre système ? Mais surtout, jusqu’à quand seront-nous les témoins passifs de ces abus faisant de nous des complices sans réaction ?

Voilà la réalité de notre société si libre, si égale et si fraternelle. Avant tout, une société libre de permettre à ceux qui s’en arrogent légalement le pouvoir de développer des comportements indécents et outranciers, en toute légalité.

Le Guetteur


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6 février 2017

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