Société

La réforme : des Français, pas de la France

réforme france

Les politiques ne cessent de répéter, et d’autant plus en période de tensions, de crise, de nécessite de transformation, que la France est un pays qui ne se réforme pas.

C’est en partie vrai. Mais qu’entendent-ils par la « la France » ? Les français en fait, nous, mais pas eux visiblement. Étonnante formulation qui trahit une fois encore leur manque de courage, et en même temps leur arrogance à ne pas se considérer comme des éléments à part entière de la Nation.

Un dirigeant, de quelque groupe que ce soit, ne serait-il pas aussi, en partie, un membre du groupe ? En France, non. Impossibilité du statut en fait. Ce statut figé, celui de l’acquis, de la position, plutôt que la posture du rôle, en relation.

Et pourtant les Français se réforment, chaque jour, individuellement. Je le constate avec  confiance et espérance dans mon univers professionnel, et personnel. Certains, de plus en plus, se remettent en question, avec courage, pour avancer de manière autonome, et s’affranchir d’une culture archaïque et institutionnelle construite sur l’obéissance du sujet. Tiens le sujet… Le sujet comme vassal. Un vieil écho de l’ancien régime, pourtant si contemporain dans ses modes de fonctionnement.

Ces individus, porteurs du changement, questionnent pour adhérer, pour progresser, autrement.

Quelle est donc cette France qui ne se réforme pas ? La France institutionnelle, accrochée à un modèle de l’acquis, dépassée de fait, qui vit dans la peur de ne plus exister dans un système de responsabilité et de réalisme.

Et qui d’autre que les politiques représentent le mieux cette France institutionnelle ? Celle qui refuse de renoncer à ses avantages, à ses statuts et leurs longues suites d’attributs.

réforme france

Ce fameux millefeuille en est l’illustration la plus évidente. A part un aménagement de façade qu’est la diminution du nombre de régions, décidé rapidement sur un coin de table, rien. Nous sommes dans une crise bien plus profonde que le manque de croissance : celle de la faillite d’un fantasme institutionnel qui s’accroche à une représentation narcissique de son propre pouvoir. Notre boulet collectif.

Alors oui, c’est vrai, la France ne se réforme pas, car l’Institution Française, telle qu’elle est détournée et abusée, tremble de peur panique de ne plus exister en dehors du poids de ses chimères dorées. Oui, L’institution française ne se réforme pas. Car, par définition, l’Institution est pérenne, permanente, immuable et « sanctuarisée ». Encore un terme à la con, faut-il le dire, utilisé à toutes les sauces. Vive la « mod’com’ » !

Alors pour s’amender de leur échec,  en bons pervers narcissiques, ces politiques trouvent des responsables à leur échec : nous.

« Votre France institutionnelle et politique ne se réforme pas, mais nous, nous réformons, sans vous », pouvons-nous leur rétorquer. Sans les politiques, sans les syndicats, sans les corporatismes…

Un peu de hauteur ! Si ce n’est pour l’Histoire, que ce soit au moins par décence. Ou juste pour générer  une réalité de vous –même plus reluisante que votre faiblesse à éviter ce qui ferait de vous enfin des hommes. Des hommes, qui sans être grands ou honnêtes, auraient au moins le mérite d’être courageux.

Le Guetteur


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14 juin 2016

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