Politique

Politiques français : le pire contre attaque

Quel beau spectacle ! Prenez vos places… Enfin, ne vous pressez pas, ils ne jouent pas à guichet fermé, même s’ils sont nombreux sur scène, très nombreux. Il reste des premières catégories, à prix soldé.

COP 21 à la rescousse des régionales… « Regardez-nous, c’est bien ce qu’on fait, hein, c’est bien ? Le monde est en France, le monde regarde la France, le monde pour nous… Oh oui ! Trop bon ».

Quel hasard heureux… organiser un événement international sur un sujet éthique et à enjeu humain, en France, en même temps que la déroute des régionales.

Ouh là, vite un accord avant dimanche 13, vite, vite… Ben oui, faudrait faire vite, parce que 200 millions d’euros pour 10 jours de « business meeting »… un peu raide, non ? Remarquez, c’est quand même hyper sympa d’organiser un « speed dating » mondial : contrats, échanges, discussions sur… le climat, bien sûr. Genre DAVOS… mais pourquoi pas sur le fond. Le business est aussi ce qui fait tourner l’économie. Et puis, 200 millions c’est juste le coût annuel des déménagements mensuel des députés entre Strasbourg et Bruxelles. Ne soyons pas « gagne-petit ». Allons.

« Ah oui, le climat, c’est vrai…faudrait en parler. Cela se termine ce soir… Faut qu’on se voit pour en parler. Regardez, on est crevés, on bosse hein ? Vous avez vu ? Si, si, si….regardez…ouh la la, on est très fatigués ».

Et dimanche : « Un accord universel, révolutionnaire », selon monsieur Hollande. Le triomphe modeste du narcissique enfermé dans son petit monde merveilleux. Un accord sur des objectifs, sans modalités de mise en œuvre. Enfin, le principal, c’est que « c’est à Paris que ça s’est passé ». Ou pas…

Mais nous aussi en fait on est fatigués. On est vraiment fatigués de ce spectacle, mal joué, répétitif, auto-centré, qui tourne en rond, en rond, en rond…

Politiques français : le pire contre attaque

Les politiques sont incapables, voire bêtes, ou juste trouillards. Incapables de sortir de leur propre dépendance : au système dont ils abusent, au détournement narcissique du pouvoir. Dépendants de leurs névroses quasi obsessionnelles. Pourquoi quasi ? Que d’égards inappropriés.

Pas un mot ne sort sans qu’il ne soit trafiqué par des agences de com’, des com’leaders, des com’teachers : le salaire la peur. Peur de la réalité, peur de se confronter, peur du mouvement, peur de perdre, ces fameuses élections. Peur de leurs opinions. Peur de dire, juste dire. Les politiques : des marionnettes savantes dépendantes, encore, de leurs ventriloques.

Peur de leurs propres incapacités, jusqu’à l’opportunisme nauséeux, quelques jours après les horreurs du 13 novembre. « On ne pourra pas tenir les 3% de déficit budgétaire, mais Bruxelles est d’accord, c’est à cause des dépenses de sécurité ». Sauf qu’il était déjà annoncé que le France serait le seul, ou l’un des seuls pays à ne pas les tenir. Distribution de Vogalène générale…

L’électeur devient pour eux le physionomiste à l’entrée d’une soirée supposée chic où tout serait gratuit, à volonté. Il faut en être, absolument. Allez, une fois les uns, une fois, les autres. « Ah non, pas un troisième… il va plus rien nous rester ! ».

Et monsieur Valls, face à un interviewer cette semaine qui lui communiquait la lassitude des français face à ce qui est annoncé et jamais appliqué : « Ah non, je ne fais pas de démagogie ». Aïe… Entendre les attentes du peuple français serait de la démagogie… Ah bon, j’ai bêtement cru que c’était ça la démocratie.

Et voilà, le pire est lâché. Leur indicateur de blocage est vraiment aussi élevé que leur « trouillaumètre ». Et on s’étonne que d’autres surfent sur le marketing du « peuple français ». Pas étonnant, il y a une demande identifiée, et aucune offre, structurante, proposée. Alors, on glisse un peu plus vers les abîmes.

Jusqu’où irons-nous avant la rupture, fracassante ? Une fois encore, faudra-t-il le choc contre le mur que nous voyons tous, mais qu’ils s’interdisent de regarder.

Cette bonne vieille culture franco-française de l’évitement ? Oui. L’évitement de la réalité, des autres, de la relation, de la remise en question. Oui, mais pas l’évitement du pire.

Le Guetteur


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18 décembre 2015

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