Politique

Politiques Français : docteur Lumières et mister Machiavel !

La transmission quand elle est structurante nourrit un bénéfice et apporte les ressources à un individu ou un groupe pour se construire. Pour se développer dans une posture positive de relation à son environnement, mais aussi réaliste.

L’Ancien Régime était abusif ? Bien entendu. Tel qu’il était construit, il représentait de manière réelle à l’époque, la domination d’un groupe par la soumission d’un autre. Il illustrait également l’incapacité de se réformer, de renoncer, pour faire durer le système de manière plus équilibrée, plus réaliste et plus durable.

Mais les moyens mis en œuvre, la violence développée pour mettre un terme aux détenteurs du système, n’a pas mis fin au système. Une violence difficile à supporter, rapidement enfouie dans des élévations morales, justifiant la pire des violences. Ne plus voir pour ne pas faire face

D’où la position difficile du lanceur d’alerte, condamné au silence ou à la punition, jusqu’au jour de la réalisation trop évidente du risque, et surtout, de sa diffusion au-delà du secret organisé et savamment contenu.

Notre société supposée moderne s’est-elle réellement construite, dans les faits, sur des valeurs collectives, qui nous ont rassemblés autour de la Liberté, de l’Egalité ou de la Liberté ? De manière isolée, individuelle, ou ponctuelles, certainement. Mais davantage par le fait de valeurs individuelles, que par le soutien et l’exemplarité de ces valeurs par les politiques français.

Ces incantations institutionnelles n’ont eu, à mon avis, que pour effet de diffuser un fantasme de bonne conscience, et faire oublier la réalité d’une culpabilité collective. Celle du meurtre de français par d’autres français, de la torture, de la souillure, du sang versé comme un trophée sensé apaiser la rage des réformateurs, dont nos politiques se sentent les héritiers.
Des héritiers aux mains sales, qu’une illusion de valeurs pourrait suffire à faire oublier.

Comment se rassembler autour de concepts, dont la réalité est contredite chaque jour par la tromperie institutionnelle ? Comment feindre de porter dans une fonction de pouvoir des messages à portée humaine, par pur narcissisme, alors qu’au quotidien ces porteurs manipulent, par pure perversité ?

Comment se réclamer des Lumières, en agissant comme le Prince de Machiavel ? La source du narcissisme et de la perversité.

Comment voulez-vous que nous exprimions nos atouts, nos talents, nos potentiels individuels et collectifs coincés entre Narcisse et Machiavel ?

Ces pervers continuent d’alimenter les rancœurs individuelles, par une opposition permanente des uns contre les autres, jusqu’à ne pas supporter « l’étranger » du village voisin, du département voisin, le fonctionnaire, le privé, le taxi, l’Uber, le jeune, le vieux, le patron, la salarié…la liste est longue et quotidienne. Opposition dans laquelle nous nous engouffrons, sous le poids de cette transmission de la revanche et de l’aigreur.

Les extrêmes politiques sont tout autant des pervers narcissiques du système. Ils font croire de manière perverse qu’ils défendent les intérêts des plus fragiles, encouragent les frustrations, les attisent, pour en capter le soutien et obtenir les miettes d’un pouvoir toujours insuffisant pour calmer un narcissisme si démentiel.

Monsieur Mélanchon en est symptomatique : il s’écoute et se targue d’être un intellectuel, rosit de plaisir quand un journaliste le compare à Gabin au festival de Cannes, ne souhaite que voyager en business, et pourvoir toucher du doigt les attributs de l’homme de pouvoir. Et monsieur Besançenot, l’éternel facteur : il serait certainement ennuyé de se marier et de devoir diffuser une déclaration de revenus commune. Elle l’éloignerait certainement de son image populaire et de ses combats opportunistes? Quant à madame Le Pen… visez le niveau intellectuel et culturels de ses élus de terrain…Tout est dit.

Derrière cet esprit de revanche, d’opposition permanente, se cachent des demandes individuelles de valorisation, de récupération de pouvoir : prendre ce que ces agitateurs n’ont pu obtenir dans la société professionnelle, réelle.

Nous sommes en conflit permanent en France, entretenu par un pouvoir pervers qui utilise et alimente nos divisions pour exister.

Les ressources individuelles sont là, j’en suis persuadé, mais elles ne créeront pas de nouveaux référents collectifs, tant que nous serons gouvernés par des administrateurs d’un fantasme transmis, dont la culture du pouvoir continuera de se construire sur une division des potentiels et des richesses individuelles.

On ne trouve pas sa joie en déclenchant le malheur de l’autre : ce serait alors une culture du sadisme, qui, je me pose parfois la question, est en train de se diffuser et de devenir si ancrée, que nous finirons par nous faire plus de mal collectivement, que de bien individuellement.

Le Guetteur


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14 septembre 2016

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