Réflexions

Le pire français : ras le bol !

Échecs, chômage, blocages, Turquie, grèves, taxis, Notre-Dame-des-Landes, Uber, Daech, violences, Syrie, empêchements, arrangements, millefeuille administratif, mises en examen, la jungle, la misère, politique, abattoirs, règlements de compte, la Grèce… Ah non, la France aujourd’hui… tiendra, tiendra pas…

Tous les jours, la même chose. Une névrose franco-française autant politique que médiatique qui fait tourner en boucle les mêmes sujets : faute de savoir décider, faute de s’intéresser à ce qui fonctionne.

Le drame, en permanence. Une culture du pathos tout aussi usante que les difficultés bien réelles auxquelles notre société fait face, chez nous et autour de nous. Ce n’est pas tant la visibilité de la difficulté qui m’agace, c’est le fait de toujours la montrer sans agir pour l’éviter et l’anticiper.

C’est cette tendance de certains médias à entretenir l’image du pire, et à ignorer le meilleur, qui lui, existe aussi, en dehors de reportages sur la fabrication du foie gras dans le sud-ouest, ou de la culture du citron, ou de je ne sais quoi et n’importe où.

Que dire de ce qui avance, se remet en question ? Que montrer de ceux qui persévèrent, réussissent, gagnent ?

Et ce drame politico-médiatique, du « je te tiens tu me tiens… » : les premiers utilisent les médias comme leur agence de com’. Du vide, de l’anecdote : « il a dit, elle a pas dit »… Une cour de récréation à ondes ouvertes où l’immaturité du pouvoir se répand comme un beurre rance sur une tranche de pain rassis.

Et les deuxièmes, pour certains d’entre ’eux, en mode « névrose obsessionnelle » , font des fixations sur un nombre de sujets restreints, durant quelques jours, et passent à d’autres : « ils vont faire, pas faire, voter, pas voter, si, non, et si , peut-être, enfin, demain, et non, ça va casser, s’effondrer, si, si, non, on ne sait pas, mais, le drame, ah oui, certainement…non ? Tant pis, on passe à autre chose, et on trouve le drame, sinon on le crée ».

Et la culture de la rengaine n’épargne pas les médias : programme déjà diffusé, sur la même chaine à un horaire différent, ou sur une chaîne du même groupe. Répétition, en boucle, encore, et encore.

Tout tourne autour… d’eux-mêmes.

Là où nous attendons les politiques sur un projet, ils ne communiquent qu’au travers du trou de serrure de leurs partis, de leurs réunions internes, adhésions, déchirements, soutien, ruptures…L’ordinaire. Après tout, aucun sujet à enjeu… Non, tout va bien. On est au top.

Ce sont des ados qui se demandent qui est invité qui à la boum du pouvoir, alors que leur dernier examen est en jeu, et décidera de leur avenir. On danse, on fait la fête, on pense aux vacances, et, la veille des exams, oups… réveil ! Allez, quelques petites mesures de dernière minute, histoire de ne pas être recalés. Ce serait dommage de ne plus en profiter : all inclusive garanti.

Mais au fait, je ne serai pas en train de faire comme eux ?

Alors, tant qu’à regarder, tant qu’à écouter, je vous invite à observer la vie, la vraie vie, celle de tous les jours, de ceux qui, chaque jour, démontrent le meilleur, se démènent, participent, soutiennent, encouragent, réussissent, méritent, reconnaissent. Ceux qui croient, tout simplement.

Croire, que quelque chose est possible au-delà de la difficulté. Croire que la valeur individuelle est importante, au-delà des imperfections du système. Croire au-delà de ce qui n’est pas, pour construire ce qui pourrait devenir.

Au-delà de la visibilité du pire, il y a la discrétion du meilleur. Et si médias et politiques soignaient leur attirance pour le pathos et l’autodestruction ? Allez, un peu de courage. Mais oui, on vous a vus, on vous a entendus. Allez, un peu de confiance en vous.

Et au boulot ! Mais pas seulement pour vous-mêmes, mais aussi et surtout pour les autres. Le pire et le meilleur existent. Le choix de diffuser, de montrer participe à un état d’esprit collectif. Le nôtre est gangréné par le défaitisme, l’abattement, le blocage, la résistance au changement : le « non » infantile.

Si la politique est un pouvoir, elle est aussi une responsabilité. Si le media est un pouvoir, il est aussi une responsabilité.

Un certain gage de maturité solliciterait aussi une capacité à envisager un rôle d’influence et de contribution, au-delà d’une autosatisfaction inutile et stérile. Que participez-vous à construire ?

La diffusion du meilleur n’empêche pas la conscience du pire. Sortons des choix binaires, pour des choix de nuances et de vision globale.

Un état d’esprit positif, c’est un état d’esprit de confiance, pour mieux avancer, et faire face aux difficultés.

L’un et l’autre.

Le Guetteur


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25 février 2016

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