Société

Les bloqueurs : entre peur et faiblesse

bloqueurs

Qu’y a-t-il de commun entre les bloqueurs ? Le fait qu’ils soient des minorités et déploient une énergie à empêcher une majorité de fonctionner, en détournant les outils collectifs, ou en les détruisant. Probablement.

Ont-ils un pouvoir ? Oui, celui d’empêcher. Est-ce un pouvoir ? Certainement, surtout si aucun contre-pouvoir ne les empêche de l’exprimer. Mais c’est aussi un aveu : de faiblesse, d’incapacité.

La faiblesse de ne pas exister dans la relation à leur environnement autrement que par la destruction, que par le blocage, que par le chaos. A défaut de participer, de contribuer à construire, faire avancer, ils génèrent ce chaos pour exercer un contrôle sur le groupe, sur l’autre : leur obsession, leur propre désordre.

Rien ne peut avancer. Car si les choses avancent, c’est forcément sans eux, selon eux, puisqu’ils ne sont pas construits pour participer.

Leur peur de ne pas exister dans le progrès les engage à générer la crise, pour avoir un rôle. Même le pire, mais c’est toujours mieux qu’aucun, selon eux.

Les bloqueurs sont autant des « casseurs », au sens figuré, comme certains syndicalistes, que de nombreux politiques, ou tout corporatisme utilisant l’organisation et son influence comme outils de blocage. Ils détournent pour leur propre compte, pour nourrir leur propre demande de pouvoir, de statut, d’existence sociale, au mépris des dégâts portés aux autres. Ils cassent ce qui avance pour ne pas être assimilés au progrès, et risquer de ne plus exister, selon eux.bloqueurs

Les bloqueurs sont une bonne illustration, me semble-t-il, des pervers narcissiques. Ils ne se battent pour personne sauf pour eux-mêmes, et construisent leur pouvoir sur la déstabilisation, voire la dégradation de l’autre.

Je plains ces bloqueurs d’être aussi pauvres de l’intérieur, aussi inutiles à la vie du groupe. Ils n’ont de place que celle laissée par ceux qui construisent positivement. Ils se construisent sur les restes d’une vertu collective à laquelle ils ne savent prendre part.

Ils sont dépendants de leurs frustrations, de leurs aigreurs, de leurs jalousies. Mais aussi dépendants les uns des autres : les syndicats sont censés défendre les intérêts des salariés, alors qu’ils sont financés par l’État et les grandes entreprises. C’est le système, qui, heureusement, n’empêche pas certains plus progressistes de contribuer à la transformation.

Les syndicats ne sont pas plus démocratiques que l’Institution qui en fait leur « joujou social ».  Ils ont autant peur du référendum pour les salariés, que l’État tremble devant la démocratie participative. Ils imposent, sont arbitraires, contrôlent par la réglementation, lourde, bloquante, aliénante, pour empêcher un développement autonome du groupe.

Ces bloqueurs préfèrent le chaos collectif pour sauvegarder leur moyen d’existence, plutôt que permettre à ce groupe de se développer, d’exprimer opinions et talents, en-dehors de leur contrôle.

Pauvres bloqueurs. Ils n’ont pas compris que le choix n’était plus entre leurs mains. Le monde se transforme, avec ou sans eux. Et quelle que soit la douleur de la crise, de la transition, et des blocages qu’ils continueront de nous infliger, nous avancerons. Ici ou ailleurs, maintenant et demain, mais toujours sans eux, selon moi.
Le Guetteur


Inscrivez-vous à la newsletter :

Nom
E-mail
7 juin 2016

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *